
Ste Tréphine
Sant Trifin
Sainte-Tréphine, au charmant bourg niché dans la campagne centre-bretonne, entre Gouarec et Saint Nicolas du Pélem, près du lac de Guerlédan, est un lieu où se mêlent histoire, légendes et traditions bretonnes.
Berceau de Yann-Fañch Kemener, figure emblématique du chant breton et gardien du patrimoine oral, qui resta toute sa vie attaché à son village natal, Sainte-Tréphine abrite également un enclos paroissial remarquable, témoin de légendes et de cultes anciens.
L’enclos paroissial de Sainte-Tréphine
L’enclos paroissial de Sainte-Tréphine est un joyau du patrimoine religieux breton. Composé d’une église et d’une chapelle, cet ensemble est l’un des plus beaux ensembles d’art religieux du Kreiz Breizh.
L’église, dédiée à Sainte-Tréphine, a été édifiée aux XVᵉ et XVIᵉ siècles. À l’intérieur, l’église abrite un riche mobilier religieux, incluant des statues de bois remarquables, un catafalque et un reliquaire contenant des reliques de Sainte-Tréphine. Ce lieu est un témoignage vivant de la ferveur et de la créativité artistique des artisans bretons au fil des siècles.
À proximité de l’église, la chapelle Saint-Trémeur complète l’ensemble de l’enclos paroissial. Érigée en 1577, elle repose sur ce qui serait le sarcophage de Saint-Trémeur, fils de Sainte-Tréphine. Malgré sa très petite taille, la chapelle impressionne par son histoire et sa signification spirituelle.

Les stèles du placître
Les 9 stèles gauloises présentes dans l’enclos paroissial de Sainte-Tréphine ajoutent une dimension historique exceptionnelle. Datées de l’âge du fer, elles illustrent l’évolution des pratiques religieuses au fil des siècles. Cinq d’entre elles encadrent le tombeau de Saint Trémeur dans la petite chapelle.
La stèle cannelée, située à l’extérieur de la chapelle, est un exemple frappant de réutilisation de monuments païens durant le Haut Moyen Âge. Ces mégalithes, initialement érigés comme marqueurs de tombes de puissants ou symboles de pouvoir, ont souvent été adoptés et transformés par la religion chrétienne. Celle-ci a été christianisée au Xème siècle, comme l’indique l’inscription Crux Irihael gravée.
La légende de Sainte Tréphine
L’histoire de Sainte-Tréphine et de son fils Saint-Trémeur, se déroule au VIème siècle, mêlant foi, tragédie et miracles. Profondément ancré dans la culture bretonne, elle se retrouve adaptée sur plusieurs territoires.
Tréphine, fille du roi Waroc’h de Vannes, était connue pour sa beauté et sa piété. Pour sceller une alliance, son père la donna en mariage au redoutable comte Conomor, malgré une prophétie annonçant qu’il serait tué par son propre fils. Sur les conseils de Saint Gildas, Tréphine accepta cette union.
Après quelques années paisibles ponctuées par les départs en guerre de son mari, Tréphine lui annonça sa grossesse. Conomor, pris de rage, l’enferma dans son château de Castel Finans, sur les hauteurs du Blavet. Elle parvint à fuir, mais fut rattrapée et décapitée. Prévenu par Waroc’h, Saint Gildas retrouva son corps, la ressuscita par miracle et fit naître son enfant.
Trémeur et Sainte Tréphine vécurent alors auprès de Waroc’h, jusqu’à ce que Conomor retrouve son fils et le décapite, faisant de lui un martyr. Selon d’autres récits, Trémeur aurait lui-même causé la mort de son père au combat.

Yann-Fañch Kemener : enfant du pays
Né à Sainte-Tréphine, Yann-Fañch Kemener a grandi dans une famille où la musique et la danse bretonnes occupaient une place centrale. Entouré de chanteurs talentueux, il s’initie très tôt au kan ha diskan (chant à répondre), au kan a boz (chant à pause) et à la joute oratoire improvisée.
Dans les années 1970, alors que les fest-noz reprennent leur place dans la culture bretonne, il s’engage dans une quête de transmission et de collectage des traditions orales. Avec 31 albums à son actif, Yann-Fañch s’est imposé comme un passeur de mémoire, mettant en lumière la richesse du patrimoine oral breton. En 2015, il est fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, une reconnaissance de son rôle dans la pérennité de la culture bretonne.
Son travail de collectage inlassable a permis de sauvegarder un patrimoine inestimable et d’inspirer les nouvelles générations à perpétuer ces traditions.

En savoir plus...
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Mairie de Sainte-Tréphine
2 rue de la mairie, 22480 Sainte-Tréphine
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